Typographie & Civilisation
MyFonts
   
 
Histoire de l'imprimerie
Imprimerie coréenne
     

INTRODUCTION

Les premiers livres imprimés en Corée

A COREE EST, AVEC LA CHINE, le pays du monde à avoir la plus ancienne tradition d’imprimerie. On a ainsi retrouvé un rouleau imprimé à l’aide de planches gravées en relief qui remonte à la première moitié du VIIIème siècle. Grâce à cette technique xyolographique, les Coréens ont imprimé sous la dynastie Koryo de nombreux ouvrages rituels, historiques ou médicaux. Un des plus fameux exemples est le Canon bouddhique que la cour royale fit graver entre 1236 et 1251 à l’aide de 81.137 planches xylographiques, pour obtenir la protection des Bouddha contre les envahisseurs mongols, et actuellement conservées au temple Haein.

Les débuts de l’imprimerie en Corée

Mais ce n’est qu’au début du XIIIème siècle que les Coréens commencèrent à utiliser, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, des caractères mobiles métalliques en améliorant la technique d’imprimerie chinoise. Selon Chen Koua dans le Mong-K’i Pi-t’an (Note du ruisseau de rêve), les premiers essais d’impression au moyen de caractères mobiles sont en effet l’œuvre du forgeron alchimiste Pi Cheng (XIème siècle) qui se servait d’argile et de colle liquide pour fabriquer des caractères qu’il durcissait au feu.

Conscients de la fragilité de ce processus, les Coréens exploitant leurs connaissances en matière de gravure métallique acquise en fabriquant des monnaies, eurent l’intuition géniale de de substituer du bronze à l’argile. Depuis 1102, en effet, circulaient en Corée des monnaies métalliques frappées de caractères chinois en relief tout à fait lisibles.

Le plus ancien ouvrage imprimé coréen connu: 1377

Reste qu’à l’heure actuelle, le plus ancien ouvrage imprimé à partir de caractères métalliques que nous connaissons actuellement, est un traité bouddhique du moine Kyonghan (1298-1374), le Chiksimgyong, imprimé en Corée en 1377. Cette ouvrage, par un de ces clins d’œil de l’histoire, est actuellement conservé par la Bibliothèque nationale à Paris. Il est néanmoins à noter que certaines sources coréennes mentionnent l’existence d’ouvrages réalisés à partir de « caractères fondus » qui laisserait penser que les Coréens ont commencé à utiliser des caractères mobiles métalliques deux siècles au moins avant Gutenberg.