Typographie & Civilisation
MyFonts
   
 
Histoire de l'imprimerie
Claude Garamond
     

CHAPITRE DEUXIEME

Les défis de l’imprimerie

ONGTEMPS, les premiers typographes occidentaux essayèrent d’imiter l’écriture manuscrite jusque dans ces liaisons les plus complexes. Toutefois, dans un esprit de rationalisation, on abandonna ces ligatures et on adopta le principe de séparation des caractères afin d’en limiter le nombre et donc les frais d’impression. .

La reproduction de l’écriture manuscrite

Cette révolution, la typographie arabe ne l’a pas accomplie. Aujourd’hui encore, l’imprimerie arabe reproduit fidèlement l’écriture manuscrite, avec ses ligatures et ses lettres dont la forme varie selon leur place dans le mot. Il est évident que cela complique singulièrement la tâche de l’imprimeur qui s’il veut réaliser un travail propre, doit en permanence ajuster ses caractères pour que la fin d’une lettre corresponde exactement au début de la suivante.

Les premiers imprimeurs arabes disposaient de plus d’un millier de caractères. Ce chiffre fut progressivement réduit aux 300 dont disposent les imprimeries contemporaines. Le premier défi de la typographie arabe est donc celui de la rationalisation.

La question de la vocalisation

D’autre part, la difficulté majeure du point de vue technique, est celle de la vocalisation. Il est en effet assez difficile de placer les voyelles courtes (Dammah, Fathah et Kasrah) ou les autres signes diacritiques comme le Shaddah.

Par ailleurs, le téléscopage de certaines lettres comme dans le mot ‘Mohammed’ dans quelques combinaisons de consonnes rendent toute vélléité de vocalisation vaine.

La non-normalisation de l’écriture

Enfin, le dernier reproche que peut faire l’imprimerie à l’écriture arabe est le fait qu’elle prenne beaucoup de place dans le sens de la hauteur. C’est que les caractères ne sont pas normalisés et que certains montent très haut comme le Alef () ou dans le Kaf () et d’autres descendent très bas comme le ‘ain () ou le mim (). Donc ce que l’on gagne comme place du fait de la compacité de l’écriture, on le perd en espacements entre les lignes: on met en effet plus de mots dans une ligne, mais mais de lignes dans une page qu’avec les caractères latins.