UJOURDHUI, AVEC LALPHABÉTISATION
CROISSANTE, des populations arabophones, force est de constater
le développement considérable du marché
du livre arabe. Limprimerie arabe a donc encore de
beaux jours devant elle.
Reste, dans ce contexte, à définir la place
de la calligraphie. Il est indéniable quà
ce jour, les caractères dimprimerie, trop rigides
et mécaniques, nont pu supplanter lélégance
et la beauté du geste du calligraphe. Ce dernier
est donc encore souvent requit pour réaliser des
pages de couverture douvrage, des titres de journaux,
des affiches voire des publicités. Chaque journal
sattache ainsi les services dun calligraphe-maison.
De plus, tous les styles décriture ne sont
pas facilement transposables en caractères dimprimerie.
Le style Naskhi, Koufi, Roqa et plus
difficilement Farsi ont ainsi aujourdhui des
équivalents en lettres dimprimerie. Il en va
tout autrement pour les styles Diwani ou Jelli
Diwani par exemple, qui ne se prêtent pas à
une telle simplification dans la mesure où ces lettres
nont pas de base commune.
Pour le calligraphe traditionnel, ce XXe siècle
marque toutefois la fin dune grande épopée:
celle de la calligraphie arabe qui exprimait de manière
artistique des textes religieux. Aujourdhui, cet héritage
pluriséculaire est en voie de marginalisation: lécriture
est de moins en moins utilisée en tant quornement
artistique et tend à disparaître des façades
des monuments. Il est toutefois possible de nuancer ce propos
et mettant en relief le fait quaujourdhui de
plus en plus de sociétés commerciales ont
recours aux services de calligraphes pour illustrer leur
raison sociale ou bien une marque de commerce .
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