ALPHABET DUGARIT
révèle un stade plus primitif que celui de
Byblos de la langue sémitique, en voie à cette
époque, de simplification. A partir du Xe siècle,
lalphabet semble définitivement constitué
à Byblos, probablement, où le sarcophage dAhiram
porte le premier texte cursif parfaitement clair, en phénicien
classique.
Linfluence égyptienne
En reprenant lalphabet dAhiram pour en détailler
lorigine des vingt-deux signes, il est possible de
soutenir que huit dentre eux dérivent de lécriture
hiératique égyptienne, à savoir les
lettres aleph, daleth, lamed, mum, nun, tsadé, resch
et schin. Parmi ces signes, le aleph dériverait dun
signe qui reproduisait en le simplifiant le dessin du faucon
dans des hiéroglyphes classiques. Lorigine
égyptienne de ses lettres sexpliquent aisément
si on se souvient que Byblos, comme les autres cités
phéniciennes de la côte, était une cité
sous suzeraineté égyptienne. Régulièrement,
le pharaon y dépêchait des vaisseaux chargés
de pacotille pour léchanger contre du bois
de cèdre du Liban. Le souverain de Byblos reconnaissait
au pharaon une souveraineté théorique et prenait
pour son compte, le titre de fils de Râ.
Un alphabet sans consonnes
Lalphabet phénicien archaïque sétait
donc débarassé intégralement non seulement
des idéogrammes, des déterminatifs mais également
de toute trace de syllabisme. Il ne faisait aucun usage
des matres lectionis, cest à dire de certaines
consonnes employées pour indiquer, en certains cas
et de façon approximative, la vocalisation de la
consonne précédente. Cest ce dernier
fait qui fait dire à certains historiens, que lalphabet
phénicien nest pas à proprement parlé
un alphabet. Pour ces théoriciens, un alphabet doit
en effet être une écriture analysant chaque
mot en ses éléments phonétiques constitutifs,
consonnes et voyelles, affectant un signe spécial
à chacun de ses éléments, aussi bien
aux voyelles quaux consonnes, permettant enfin à
nimporte qui non seulement de reconnaitre un mot connu
mais de reconnaître approximativement la prononciation
dun mot quil ne connait pas.
Quoiquil en soit, après avoir pris à
lépoque dAhiram sa forme classique, lécriture
phénicienne connut ensuite une certaine évolution,
sensible dans le tracé des signes. La taille des
caractères suniformisait, les hampes tendaient
à sallonger... en bref, lécriture
devenait progressivement plus élégante, caractérisée
par de longs traits verticaux légèrement obliques,
des boucles minuscules et des lettres plates.
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