Typographie & Civilisation
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Histoire de l'imprimerie
Imprimerie libanaise
     

CHAPITRE DEUXIEME

Les tribulations de Savary de Brèves

NCIEN AMBASSADEUR DE FRANCE A CONSTANTINOPLE de 1591 à 1605, François Savary de Brèves arrivait à Rome en 1608 avec la volonté clairement établie de communiquer à l’Europe les sciences des nations orientales. À cette époque Rome était une ville de culture très importante. De nombreuses imprimeries dont celle des Médicis y étaient établies et on y trouvait certains des plus grands typographes de leur époque, dont le Français Robert Granjon.

La Typographia Savariana

De Brèves commença à faire graver des caractères orientaux pour sa Typographia Savariana: “j’ai depuis mon séjour en cette ville fait travailler soigneusement à des caractères arabesques, persiens et chaldées pour pouvoir faire imprimer ces trois langues”. 353 poinçons furent ainsi gravés dont un corps de Nastaliq, caractère méconnu en Europe mais très populaire en Orient pour les affaires judiciaires et que de Brèves introduisit pour la première fois en imprimerie.

Il publia deux livres en arabe en 1613 et 1614 grâce au précieux concours de deux Libanais du collège maronite, Victorius Scialac et Gabriel Sionite. Financée vraisemblablement par Paul V, la Typographia Savariana va alors imprimer différents ouvrages religieux destinés au Levant mais également aux orientalistes européens. Le grand projet de de Brèves était la réalisation d’un dictionnaire, mais son rappel à Paris en 1614 interrompit ce projet.

Le Collège Oriental de Paris

Rentré au pays, de Brèves essaya de concrétiser son plus cher projet: créer à Paris un collège oriental auquel serait rattachée une imprimerie. Il s’était pour ce faire fait accompagner à Paris par Gabriel Sionite et Husain, un Turc qui travaillait avec lui à Rome. Mais ce projet échoua rapidement. En 1615, la Typographia Savariana prit le nom d’Imprimerie des langues orentales arabique, turquesque, persique... Elle imprimera un ouvrage en turc et une grammaire arabe avant de fermer ses portes consécutivement au décès du cardinal Du Perron, qui avait la haute main sur les collèges parisiens et qui soutenait de Brèves.

     

 


 

 



Caractères persans
Caractères persans de Brèves