Typographie & Civilisation
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Histoire de l'imprimerie
Champollion et les hiéroglyphes
     

CHAPITRE PREMIER

La piste copte

EAN-FRANCOIS, dans sa prime jeunesse, va se révéler être un élève particulièrement doué pour les langues orientales. Cornaqué par son frère aîné, Jacques Joseph, il va étudier à Figeac puis à Grenoble, le latin, le grec, l’hébreu mais aussi l’arabe, le syriaque et l’araméen. Son intelligence des langues le conduit très tôt à comprendre la parenté qui existe entre les grandes langues sémitiques. Lors de son premier séjour grenoblois (1801-1806), il fait la connaissance d’un moine syrien revenu d’Égypte avec l’armée française, dom Raphaël de Monachis, qui incite le jeune étudiant à s’attaquer à l’éthiopien et surtout au copte.

L’élève mettra un certain temps à redécouvrir ce que des érudits français avaient énoncé deux siècles plus tôt et que les Coptes eux-mêmes n’avaient cessé de clamer à savoir que leur langue n’est autre qu’une forme tardive de l’ancien égyptien. En 1807, Champollion alors âgé de 16 ans, présente un mémoire à l’Académie de Grenoble, dans laquelle il défend cette thèse. Sa passion pour l’Égypte ne fait que grandir; il écrira cette même année: “Je veux faire de cette antique nation une étude approfondie et continuelle (...) De tous les peuples que j’aime le mieux, je vous avouerai qu’aucun ne balance les Égyptiens dans mon cœur.”

Peu de temps après, Champollion part pour la capitale, fréquenter les cours d’arabe, de persan, d’hébreu, de syriaque, d’araméen et même de chinois, dispensé par les savants professeurs de l’École spéciale des langues orientales, fondée en 1795. Champollion continue toutefois d’approfondir son hypothèse copte, une langue, écrit-il à son frère, qu’il ne fait pas que parler, mais dans laquelle il rêve ou traduit tout ce qui lui passe par la tête: “Je travaille. Et je me livre entièrement au copte. Je veux savoir l’égyptien comme mon français parce que sur cette langue sera basé mon grand travail sur les papyrus égyptiens.”

Confronté au manque de matériaux sur le copte, il va composer ses propres outils: deux grammaire, l’une du saïdique, l’autre du bohaïrique (deux dialectes coptes), ainsi qu’un dictionnaire. Dans le processus de la découverte, l’établissement de ce dictionnaire copte va constituer une étape clé.

     

Papyrus  copte
Papyrus copte

Inscription coufique omeyyade
Jacques-Joseph Champollion
dit Champollion-Figeac,
le mentor de Jean-François