N LA VU LA LEGENDE attribue
également à Mesrob la création de lécriture
géorgienne. Cest vrai que certaines lettres
offrent des similitudes frappantes et que dautre part
le nombre des caractères est à peu près
le même (entre 36 et 40) de même que les valeurs
phonétiques qui leurs sont attribuées.
Une autre tradition géorgienne attribue toutefois
linvention de cette écriture par le roi Parnavas
au IIIe siècle.
Présentation
Lalphabet géorgien est appelé anban
du nom des deux premières lettres. Il en existe deux
variétés, assez proches lune de lautre
pour que leur parenté, non plus que leur rapport
avec lécriture arménienne, ne fasse
aucun doute, mais assez différentes pour quil
soit impossible a priori de dire quelles dérivent
lune de lautre. Ce sont le khutzuri et
le mkhedruli.
Le khutzuri ou caractère ecclesiastique se
rencontre dans les documents les plus anciens, en particulier
dans les textes religieux. Il compte 38 lettres, plus le
f, qui comme en arménien, ne sert quà
la transcription des mots dorigine étrangère.
Il nest guère plus utilisé aujourdhui,
sauf pour des usages religieux.
Le mkhedruli (en fait mkhedruli kheli ce
qui veut dire «main du soldat»), contraste par
son aspect cursif, ses formes arrondies, avec laspect
anguleux, le dessin carré des caractères khutzuri.
Il compte au total quarante lettres, dont sept ne servent
plus aujourdhui. A la différence des alphabet
khutzuri et arméniens, il ne possède
pas de majuscules. Il existe également une forme
cursive de cet alphabet, très riche en ligature,
employée pour lécriture manuscrite.
Les alphabet géorgiens ont conservé plus fidèlement
que lalphabet arménien lordre primitif
des lettres. Lantériorité du mkhedruli
sur le khutzuri nest pas avérée.
Origine grecque vs perse
Comme pour lalphabet arménien, les spécialistes
se chamaillent pour savoir si les alphabets géorgiens
sont issus de lécriture grecque ou perse. Pour
le khutuzuri, Février estime que son inventeur
sest inspiré des deux écritures. La
forme des lettres, leur ordre, voire leur nom font pencher
vers la thèse perse, mais la présence des
trois lettres grecques déjà mentionnées
dans lalphabet arménien ainsi que celle des
cinq voyelles du grec font pencher vers la thèse
héllénistique.
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