ES ECRITURES TROUVENT BIEN
SOUVENT leurs racines dans la religion. Celles des peuples
arméniens et géorgiens confirment cette règle.
Selon une tradition solidement établie qui nous a
été transmise par lhistorien arménien
du Ve siècle, Moïse de Korène, linvention
des alphabets arméniens et géorgien est ainsi
attribuée à saint Mesrob
Ce dernier, secrétaire à la cour des rois
arméniens Varazdatès et Arsakès, avait
quitté ce poste prestigieux pour se consacrer à
la vie religieuse. A lépoque vers la fin du
IVe siècle, la cour arménienne utilisait lécriture
perse appelée pehlevi. Les Arméniens, convertis
au christianisme depuis un siècle, se résignaient
toutefois difficilement à tenir leur écriture
des fervents de Zoroastre.
Mesrob, qui avait apprit lalphabet grec dun
rhéteur dEdesse dénommé Platon
et du moine Ruphanos, élabora un alphabet arménien
original, à la suite dune révélation
divine si lon en croit la légende. A laide
de cet alphabet, il transcrivit sa traduction arménienne
du Nouveau Testament. En 406, du vivant de Mesrob, un édit
du roi dArménie imposait son emploi dans tout
le royaume.
Ce nest que par la suite que le saint homme se serait
rendu dans le royaume voisin de Géorgie pour donner
à ce pays, en accord avec son roi de lépoque,
Artchal, une écriture nationale. Mesrob disparut
en 441.
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