Les écritures maghrébines
Au Maghreb, lOccident islamique, des formes spécifiques
dart furent développés; la calligraphie
néchappa pas à cette tendance. Cest
ainsi, que le Coufique occidental se développa vers
670 à Kairouan. Ce Coufique est sensiblement plus
arrondis que son homologue oriental et surtout fait preuve
dune plus grande cursivité grâce à
ses courbes bien déterminées et ses demi-cercles
presque parfaits.
De ce Coufique, nacquit le Maghribi, une écriture
cursive qui surpasse en délicatesse les autres cursives
orientales par la finesse de ses lignes, la liberté
coulante de ses courbes ouvertes, la clarté et la
rondeur de ses boucles et par-dessus tout, par les fioritures
accusées sous les lignes qui lui confèrent
une qualité unique dintégration. Un
autre aspect du Maghribi est que ses déliés
se terminent invariablement par une légère
courbe vers la gauche, en une fin assez émoussée,
tandis que ses pleins ont une ligne effilée dont
les courbes, tournées aussi vers la gauche, peuvent
se prolonger jusquà laire du mot situé
au-dessus.
On distingue quatre styles de Maghribi que sont
le Qayrawani, lAndalousi, le Fasi
et le Soudani:
- le Qayrawani dénote une légère
ressemblance avec le Naskhi et a de très
courts déliés. Une variante monumentale
est utilisée dans les Corans.
- lAndalousi est plus compact et plus délicat
que les autres styles. Originaire de Cordoue, il fusionna
avec le Fasi lorsque les Arabes durent quitter
le sol espagnol.
- le Fasi (de Fez au Maroc) est de plus grande
dimension que lAndalousi et est moins décoré
que ce dernier.
- lécriture Soudani a dabord
été créée à Tombouctou
vers 1210 avant de se développer en Afrique sub-saharienne.
Écriture favorite des peuples musulmans de cette
région, ses lignes sont plus épaisses et
ses lettres plus denses que le Maghribi issu du
Fasi et de lAndalousi.
Les développements calligraphiques tardifs
Leffondrement de lIslam arabe face aux invasions
mongoles, la conversion des princes mongols à lIslam,
ont freiné le développement artistique mais
ne lont pas stoppé. Certains princes mongols
comme Timour et son fils ont été de grands
mécènes. Tandis que plus à louest,
en Egypte, les Mamelouks se faisaient les champions de la
continuité calligraphique.
En Perse, au XVIe siècle, lécriture
Taliq fut créée à partir dune
écriture ancienne cursive sans prétention.
Dérivée du Riqa et du Tawqi,
cette écriture sera très prisée des
Persans, des Indiens et des Turcs.
Le Nastaliq est une variante du Taliq formée
à la fin du XVe siècle et est devenue lécriture
nationale perse. Le Nastaliq se distingue par ses
formes arrondies, sa clarté et sa pureté géométrique.
Il est également caractérisé par un
manque de hauteurs en pointe, des dents dans les lignes
horizontales de certaines lettres (sin et shin), un remplissage
fréquent du centre des boucles, et la terminaison
de la plupart des lettres non liées en traits fins
et pointus. Un autre aspect commun est que les courbes montrent
un fort contraste dans la largeur de leur ligne qui change
brusquement du maximum au plus fin. Il est à noter
que cette période est également marquée
par la richesse denluminure des Corans, réalisés
à cette époque en Nastaliq en Perse.
Par ailleurs, se développa en Inde en Afghanistan
une écriture cursive mineure, la Bihari caractérisée
par la largeur et lallongement de ses traits horizontaux
qui contrastent nettement avec la finesse et la délicatesse
de ses lignes verticales. En Chine, lécriture
Sini (chinoise) émergea avec ses lignes très
fines et à la rondeur exagérée.
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