PARTIR DU NASKHI,
le calligraphe Ibn Moqlah identifia six styles décriture
:
Le Tholoth
Le Tholoth, apparu au VIIe siècle, est une
écriture statique et monumentale, essentiellement
utilisée à des fins décoratives dans
les manuscrits et les inscriptions. Elle a également
été utilisée pour la copie des Corans,
surtout pour les têtes de chapitre et les colophons.
On la considère comme la plus importante des écritures
ornementales.
Le Naskhi
Le Naskhi, dont les origines remontent au VIIIe
siècle, est apparue dans sa forme systématisée
au IXe siècle. Considérée comme peu
élégante, elle était surtout utilisée
pour la correspondance ordinaire. Avec larrivée
du papier, qui remplaça le parchemin, et grâce
à Ibn al-bawbab qui en fit une écriture élégante,
ce style gagna ses lettres de noblesse et servit décriture
principale de Corans. À ce jour dailleurs,
il y a plus de Corans copiés en Naskhi que
dans toutes les autres écritures arabes réunies.
Elle est presque toujours formée de courts traits
horizontaux et de verticales dégale hauteur
au-dessus et au-dessous de la ligne médiane. Les
courbes sont pleines et profondes, les jambages droits et
verticaux, les mots bien espacés en général.
Le Mohaqqaq
Le Mohaqqaq était originellement une écriture
dont les lettres étaient moins angulaires que le
Coufique, avec des ligatures bien espacées; lensemble
était « produit avec méticulosité
» comme son nom lindique. Avec la découverte
du papier autour de 750, lécriture acquit une
certaine rondeur qui la rendit plus facile à tracer
et devint lécriture favorite des scribes. Modifiée
par Ibn Moqlah, elle conserva ses déliés allongés
sans presque de pleins ni denjolivures accusées
sous les lignes. Cela en fit lécriture favorite
des Corans de grand format.
Le Rayhani
Le Rayhani, né au IXe siècle a des
liens de parenté certains avec le Naskhi et
le Tholoth. Elle est caractérisée par
la finesse de ses lettres, finesse accentuée parce
que le traits et les fioritures des lettres se terminent
en pointes aiguës, et que les signes diacritiques sont
très fins et toujours appliqués à laide
dune plume différente, dotée dune
entaille beaucoup plus petite. Elle est également
considérée comme la sur du Mohaqqaq
car, entre autre, le centre des boucles des lettres nest
jamais rempli. Néanmoins, à la différence
du Mohaqqaq, il utilise pleinement les fioritures
sublinéaires, comme le Tholoth. Le Rayhani
fut surtout prisé pour les grands Corans par les
Perses.
Le Tawaqi
Le Tawaqi (signature) est issu de lécriture
Riyasi, que les califes abbassides utilisèrent
pour signer leur nom et leur titre. Plus arrondie que le
Tholoth, lécriture Tawaqi est
assez proche de lécriture Riqa, mais
sen distingue par des lignes plus épaisses,
des courbes plus arrondies, ce qui lui donne une apparence
beaucoup plus lourde. Elle est également plus grande
et plus élégante que le Riqa ce qui
en fera une écriture utilisée pour les occasions
importantes.
Le Riqa
Lécriture Riqa (petite feuille) provient
à la fois du Naskhi et du Tholoth.
La forme géométrique de ses lettres et particulièrement
les fioritures des finales, ressemble beaucoup à
celles du Tholoth, mais elle est bien plus petite
et dotée de courbes plus arrondies et ses Alefs ne
sont jamais écrits avec des barbelures. Le centre
des boucles des lettres est invariablement rempli, les lignes
horizontales sont très courtes et les ligatures structurées
avec densité, les finales étant souvent attachées
aux initiales. Son emploi fut réservé au courrier
personnel et pour les livres profanes de moyen format. Cest
aujourdhui lécriture manuscrite la plus
employée dans le monde arabe.
Le Tomar
Il est possible dajouter à ces six écritures
principales, lécriture Tomar qui aurait
été conçue sous le premier calife omeyyade
Moawiya (661-680). Ce dernier en fit une écriture
royale et est à ce titre une des plus ancienne écritures
arabes. Bien quelle ait gardé des caractères
grands et lourds, elle perdit vers le Xe siècle,
son aspect statique et angulaire.
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