Typographie & Civilisation
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Histoire de l'imprimerie
Calligraphie arabe
     

CONCLUSION

La calligraphie ottomane

ES OTTOMANS dominèrent le monde islamique à partir de la défaite Mamelouk de 1517. Ils étaient renommés pour leur amour de la calligraphie et surent assimiler toutes les traditions calligraphiques et ornementales arabes et perses.

Les écritures officielles

Le Shekasteh (forme brisée) fut la première écriture spécifiquement ottomane issue par ailleurs directement de la tradition persane. Ce style est caractérisé par une compacité exagérée due à des ligatures étroitement jointes, et à des verticales très basses et très penchées, et à une absence de signes vocaliques. Le Shekasteh-amiz est son écriture sœur ornementale et a été surtout utilisée dans les chancelleries et les administrations officielles alors que le Shekasteh était réservé aux lettres personnelles et à la correspondance d’affaires.

Le Diwani est une écriture développée au XVe siècle, fortement cursive (à l’excès diraient certains) et dont les lettres sont dénuées de points et liées inhabituellement ensemble.

L’élaboration définitive du Jeli Diwani date de cette époque également. La principale caractéristique de ce style réside dans des ornements abondants et des procédés décoratifs variés qui n’ont pas néces-sairement de valeur ortho-graphique. L’ensemble se présente comme une masse solide et structurée, formant des rectangles droits ou légèrement courbes, ou bien d’autres figures géométriques.

Pour conclure: divers styles

L’écriture Ghobar (poussière) connue sous le nom de Ghobar al-Halbah est attribuée à al-Ahwal qui la fit dériver du Riyasi au IXe siècle. Elle consiste en des minuscules lettres rondes qui ont emprunté certaines caractéristiques au Tholoth et au Naskhi. Elle a été créée pour écrire des messages pour pigeons voyageurs mais a ensuite été très utilisée par les Ottomans pour la calligraphie des Corans de petites tailles: on a pu écrire le Coran (77.934 mots) sur une coquille d’un œuf de poule.

On peut enfin citer toute une série d’écritures secondaires d’intérêt divers:

  • le Zoulf-iarous, la “mèche de la mariée”, est un style dont les lignes sont épaisses et se terminent en fins épis qui provoque de petites boucles;
  • le Goulzar est la technique qui consiste à remplir l’espace intérieur des grandes lettres au moyen de divers procédés ornementaux;
  • le Mothanna ou Aynali est l’art de l’écriture miroir, dans laquelle l’unité de gauche reflète celle de droite;
  • la calligraphie zoomorphique consiste à disposer l’écriture de manière à dessiner un animal voire végétal;
  • le Toughra est un procédé calligraphique qui connut la notoriété en devenant l’emblème des sultans ottomans. Il consiste en une sorte de cryptage inimitable. Dans ce procédé, les premières lettres sont particulièrement proéminentes et forment une base compacte dont sont projetés des appendices, les dernières lettres du nom. Généralement, pareilles signatures sont assez peu lisibles et le sont d’autant moins que les premières lettres sont disporportionnées;
  • le al-Khatt al-Sunbali écriture lourde et stylisée peu utilisée;
    le Harf al-Nar qui ajoute à ces caractéristiques, comme son nom le suggère, des langues de feu;
  • le Siyaqat, enfin, est une graphie fonctionnelle, créée par les Ottomans pour les institutions du gouvernement, et surtout pour les bureaux délivrant des patentes ou tout autre document commercial ou financier. Elle est caractérisée par des lignes lourdes et droites ainsi qu’une relative angularité.
     

 

 

 

 

 

 

Ecriture Diwani
Ecriture Diwani

Ecriture Jeli Diwani
Ecriture Jeli Diwani

 

Ecriture Taliq
Exemple indien
de l’écriture Zoulf-i’arus, c.a.1820

calligraphie d’écriture Tholoth
“Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux”, relevé d’un calligraphie d’écriture Tholoth
en forme de poire, de Al Rifai, 1924

Toughra
Toughra du sultan Mahmoud Khan, calligraphiée en 1808 par Moustafa Raqim