N FRANCE, le pouvoir royal
pressentit ainsi la portée de linvention. Louis
XI défendit les nouveaux artisans contre les corporations
des copistes et enlumineurs, et accepta les dédicaces
des premiers livres imprimés à la Sorbonne.
En 1513, Louis XII, exemptait dun impôt de 30.000
livres et de tous droits de péage sur les volumes
vendus en France. «Attendu, disait lédit
royal, la considération du grand bien qui en est
advenu en notre royaume au moyen de lart et science
dimpression, linvention de laquelle semble plus
divine quhumaine (...), par laquelle notre sainte
foi catholique a été grandement augmentée
et corroborée, la justice mieux entendue et administrée
et le divin service plus honorablement et plus sérieusement
fait, dit et célébré.» Mais cest
surtout François Ier qui sintéressa
le plus au nouvel art, créant des imprimeurs du roi,
et fréquentant régulièrement ceux-ci,
dont le fameux Robert Estienne .
A Venise, cest le Sénat qui protège
la nouvelle invention, distribuant des privilèges
et des monopoles pour protéger les nouveaux artisans.
Mais aux origines, limprimerie est définitivement
plus une affaire de religion que de politique...
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